mardi 14 juillet 2015

"La vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joël Dicker (2012)

 
En bref :

À New York, au printemps 2008, alors que se prépare l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois.  Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.

Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements.  Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

Mon avis : 

Aujourd'hui, je suis fatiguée.  Je suis fatiguée parce que cela fait 3 jours que je n'ai pas arrêté.   De lire.  3 jours pour gober ces 546 pages.  3 jours parce que je voulais absolument connaître la vérité sur l'affaire Harry Quebert.

Ce livre à tout pour être aimé.  Suspens, personnages incroyables, rebondissements, affection, intrigue, réflexion...
Ce livre est incroyablement bon.  
Et en plus d'être un thriller littéraire haletant, il nous brosse le portrait d'une Amérique moderne soumise à l'influence des médias, tout comme il nous permet de toucher du bout des mots ce métier d'écrivain si beau et si complexe.

Foncez.  Sans avoir peur de l'insomnie, frénésie oblige :-)

Extraits:
"Central de Police, quelle est votre urgence ?
-Allo ? Mon nom est Déborah Cooper. (...), je crois que je viens de voir une jeune fille poursuivie par un homme dans la forêt...
- Que s'est-il passé exactement?
- Je ne sais pas !  J'étais à la fenêtre (...) ... J'ai vu cette fille, il y avait un homme derrière elle... Je crois qu'elle esseyait de lui échapper...
(...)
C'est par cet appel que début le fait divers qui secoua la ville d'Aurora, dans le New Hampshire.  Ce jour là, Nola Kelergan, quinze ans, disparut.  On ne retrouva plus jamais sa trace.

***
"Après les hommes, il y aura d'autres hommes. Après les livres, il y a d'autres livres. Après la gloire, il y a d'autres gloires. Après l'argent, il y a encore de l'argent. Mais après l'amour, Marcus, après l'amour, il n'y a plus que le sel des larmes "
 ***
"Pourquoi êtes-vous devenu écrivain, Harry ?
- Parce qu'écrire à donné du sens à ma vie.  Au cas où vos ne l'auriez pas remarqué, la vie, d'une manière générale, n'a pas de sens.  Sauf si vous lui en donnez un et que vous vous battez chaque jour que Dieu fait pour atteindre ce but.  Vous avez du talent, Marcus: donnez du sens à votre vie, faites souffler le vent de la victoire sur votre nom.  Être écrivain, c'est être vivant.
- Et si je n'y arrive pas ?
- Vous y arriverez.  Ce sera difficile mais vous y arriverez.  Le jour où écrire donnera du sens à votre vie, vous serez un véritable écrivain.  D'ici là, surtout, n'ayez pas peur de tomber."


"Central Park" de Guillaume Musso (2014)


En Bref :

C'est l'aube quand Alice se réveille.  La veille, elle fêtait son anniversaire dans un club branché de la capitale avec ses amies.  Mais ce n'est ni à Paris, ni avec ses amies qu'elle se réveille aujourd'hui.

A ses cotés, un homme auquel elle se trouve menottée.  Une chemise couverte de sang, un revolver dans sa poche auquel il manque une balle, aucun papier et le plus impossible, cet endroit... Il semblerait qu'ils se trouvent .... en plein cœur de Central Park.

Après la stupéfaction vient la colère, l'incompréhension, les questions puis la méfiance.  Comment diable est-ce possible ?  Comment en quelques heures à peine, s'est-elle retrouvée de l'autre coté de l'Océan ? Et cet homme, prétendument musicien à Berlin la veille au soir, qui est-il réellement ?   Pour Alice, flic à la criminelle, il va falloir se tirer de ce mauvais pas.  Et pour cela, accepter de faire équipe et de se confronter à certains épisodes douloureux qui hantent son passé.


Mon avis :
Après un début plus que scabreux, des personnages au caractère brossé en quelques lignes, assez caricaturés et un début prévisible, le roman ne m’emballait pas plus que cela.  Mais après réflexion, il faut bien rendre à César ce qui appartient à César. Il est clair qu'il ne faut pas attendre de Musso de la littérature haut de gamme ou de la prose en long et en large.  Ce livre rempli sa part de marché.  Il est divertissant, rapide à lire, pas très compliqué à comprendre.  A vrai dire, il est bien plus sympa que le seul que j'avais lu précédemment (La fille de papier).

Je ne peux m'empêcher cependant d'être fortement interpellée par la différence de style entre le début et la fin du roman.  Et de penser tout haut ceci : Musso écrit-il lui-même l'entièreté de ses bouquins ?  La seconde moitié du livre est agréable, envoutante, palpitante, alors que le début est sec, saccadé, énervant au possible...  Cette réflexion semble partagée par d'autres, dont une collègue qui me disait récemment ne plus lire ses livres car elle à l'impression que "ce n'est plus lui qui écrit".  Je ne peux que partager son avis, du moins partiellement.

Cela mis à part, l'histoire nous ballade dans New-York avec plaisir et les rebondissements nous surprennent autant qu'ils nous transportent.  Ce livre de Musso nous offre quelques heures de divertissement, équivalent à une bon film au ciné.  Après tout, c'est tout ce qu'on lui demande.

Extrait :
"Alice Schäfer ouvrit les yeux avec difficulté. La lumière du jour naissant l'aveuglait, la rosée du matin poissait ses vêtements. Trempée de sueur glacée, elle grelottait. Elle avait la gorge sèche et un goût violent de cendre dans la bouche."

 " Il y a des moments rares dans l’existence où une porte s’ouvre et où la vie vous offre une rencontre que vous n’attendiez plus. Celle de l’être complémentaire qui vous accepte tel que vous êtes, qui vous prend dans votre globalité, qui devine et admet vos contradictions, vos peurs, votre ressentiment, votre colère, le torrent de boue sombre qui coule dans votre tête. Et qui l’apaise. Celui qui vous tend un miroir dans lequel vous n’avez plus peur de vous regarder"