dimanche 28 août 2016

"L'Assassin Qui rêvait d'Une Place Au Paradis" de Jonas Jonasson



En Bref :

Après trente ans de prison, Johann Andersson, plus connu sous le nom de Dédé le Meurtrier, est enfin libre. Mais ses vieux démons le rattrapent vite : il s'associe à Per Persson (réceptionniste sans domicile fixe) et à Johanna Kjellander (pasteure défroquée) pour monter une agence de punitions corporelles. Des criminels ont besoin d'un homme de main ? Dédé accourt ! Moyennant une large commission.

Alors, le jour où il découvre la Bible et renonce à la violence, mettant en péril la viabilité de l'entreprise, Per et Johanna décident de prendre les choses en main.


Mon Avis : 

Voilà bien le genre de livre fait pour gagner de l'argent.  Après "le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire", bien sympathique car novateur dans son genre, nous avons eu "l’analphabète qui savait compter".  Là on se disait :"Ouais, ok, c'est sympa mais bon, déjà vu". Nous continuons dans la lignée sauf qu'ici il s'agit bien d'un livre I-N-U-T-I-L-E.

Les évènements se succèdent à un rythme effréné, les personnages caricaturés au possible, des péripéties rocambolesques voir burlesques... Ça marche une fois, mais pas plus.

J'aime parfois l'humour absurde, les histoires décalées... Mais là il s'agit simplement d'une catastrophe littéraire. Quel calvaire !


Extraits :

"Le réceptionniste retrouva son souffle ainsi que l'usage de la parole, et il expliqua à Dédé en termes simples ce que signifiait vingt pour cent de quelque chose.
Le meurtrier s'excusa : s'il était devenu pro du calcul quand il s'agissait d'additionner les années de prison, les pourcentages, quand à eux, n'étaient pas sa tasse de thé. Il savait tout de même que l'eau de vie chiffrait à quarante pour cent environ et que cela allait parfois bien au-delà dans le cas d'alcools produits par divers distillateurs peu scrupuleux. Au cours des précédentes enquêtes policières, il avait été établi qu'il avait fait passer ses médocs à l'aide d'alcool à trente-huit pour cent issu du commerce et d'une gnôle maison à soixante-dix pour cent. Certes, il ne fallait pas trop se fier aux enquêtes de police, mais si les flics avaient raison, alors il n'y avait rien d'étonnant à la façon dont les évènements avaient tourné, avec cent-huit pour cent d'alcool dans le sang et des comprimés en plus."
***


" Dédé avait peut-être essayé toutes sortes de drogues, mais on ne pouvait pas l'accuser d'être accro au travail."



Les putes voilées n'iront jamais au Paradis, de Chahdortt Djavann



En Bref :

Ce roman fait alterner le destin parallèle de deux gamines extraordinairement belles, séparées à l’âge de douze ans, et les témoignages d’outre-tombe de prostituées assassinées, pendues, lapidées en Iran.

Leurs voix authentiques, parfois crues et teintées d’humour noir, surprennent, choquent, bousculent préjugés et émotions, bouleversent. Témoignent.

À travers ce voyage au bout de l’enfer des mollahs, on comprend le non-dit de la folie islamiste : la haine de la chair, du corps féminin et du plaisir. L’obsession mâle de la sexualité et la belle blague de ceux qui célèbrent la mort en criant « Allah Akbar ! » pour mieux lui imputer leurs crimes.

Mon avis : 

Percutant.
Autant que le titre, provoquant.
C'est dur, c'est cru, c'est direct.
Mais si réel.
Ce récit très engagé nous oblige à penser, nous secoue, nous réveille.

Oui, il y a des pays où la femme n'est que la possession de l'homme.  L'homme possède, humilie, dénigre, profite.  Des pays où le meurtrier se voit encensé pour avoir éliminé de la vermine en tuant des prostituées. -"Bien fait pour elles!"-.  Des pays où les mollahs, si vertueux, trouvent des combines pour eux-même profiter du fruit de ce qu'ils condamnent. Supercherie. Tartufferie.

Or ces femmes ont toute une histoire, une raison, un but.  Par plaisir, par besoin, par obligation ou par malchance, elles en arrivent à faire clignoter leurs foulards sur le bord d'une route ou dans un lupanar.
Ces histoires sont riches à écouter, à lire.

On se prend de compassion pour Zahra et Soudabeh.

Mais soyez averti. C'est du cash, du trash, du cru.  C'est du sexe, de la violence, des mots chocs.
Pas de langue de bois.

J'ai aimé, et surtout j'y ai vraiment beaucoup pensé, toujours maintenant.


Extraits :

"Car la mère, les sœurs, les femmes, les filles et les nièces d'un homme constituent ce qu'on appelle son nâmous. Nâmous, mot arabe/ persan/ turc, est un terme chargé de sens traditionnel et religieux dont l'équivalent approximatif serait l' "honneur sexuel de l'homme incarné dans le corps de la femme ". D'où l'existence du "crime d'honneur", crime d'horreur. Les femmes sont les biens des hommes de leur famille et elles restent jusqu'à leur mort sous tutelle masculine"

***
"Assassinées, pendues ou lapidées. Je vais exhumer ces femmes et les faire exister dans votre imaginaire pour le malheur des ayatollahs, et écrire noir sur blanc qu'elles n'étaient pas des souillures, que leurs vies n'étaient pas condamnables, et que LEUR SANG N’ÉTAIT PAS SANS VALEUR. Qu'elles méritaient la vie et non pas la mort. Qu'elles n'étaient pas la honte de la société. Qu'elles n'étaient pas des coupables, mais des victimes assassinées."

***

" Depuis la découverte des corps de femmes en tchador, aucune disparition correspondant aux victimes n'avait été signalée à police. Comme si ces femmes assassinées n'avaient ni mère, ni père, ni frères, ni sœurs, ni mari, ni famille, ni amis, ni enfants...C'étaient des parias dont nul ne s'était inquiété ou que nul n'avait osé rechercher auprès de la police"









"La Route" de Cormac Mc Carthy


En Bref :

L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. On ne sait rien des causes de ce cataclysme. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d’une humanité retournée à la barbarie.

Mon avis : 

Pour une histoire noire, c'est une histoire noire.
Difficile de trouver une once de lumière dans ce roman où chaque jour passé sur la route n'entraîne que souffrance et désillusion.  Un petit garçon qui crève de faim, un père qui sent bien que tout est perdu d'avance, un monde réduit en cendre où rien de pousse, où rien ne vit, ou presque, des bandes anthropophages organisées pour traquer les survivants...
Comment dire ...

Rien de plus déprimant.


Extraits :

"L'homme ne cessait de regarder le petit; émacié, le visage gris, les yeux saillants.
Combien de temps encore?
Depuis deux jours ils avaient fini la boite de salade de fruit.
Depuis deux jours ils n'avaient plus rien à manger.
Il faut continuer, marcher vers le sud, fuir l'hiver qui leur glace le sang.
Pourquoi faire?"
***
"Il sortit dans la lumière grise et s'arrêta et il vit l'espace d'un bref instant
l'absolue vérité du monde. Le froid tournoyant sans répit autour de la terre
intestat. L'implacable obscurité.Les chiens aveugles du soleil dans leur course.
L'accablant vide noir de l'univers. Et quelque part deux animaux traqués
tremblant comme des renards dans leur refuge. Du temps en sursis et en monde en
sursis et des yeux en sursis pour le pleurer."


"Mille Soleils Splendides" de Khaled Hosseini


En bref :

Forcée d'épouser un homme de trente ans son aîné, Mariam ne parvient pas à lui donner un fils. Après dix-huit années de soumission à cet homme brutal, elle doit endurer une nouvelle épreuve : l'arrivée sous son propre toit de Laila, la nouvelle femme de son mari, agée de quatorze ans. Enceinte, Laila met au monde une fille.



Les années passent, longues comme des veillées funèbres. Massoud est assassiné. et les Talibans installés. De rivales, Mariam et Laila deviennent alliées, sœurs de malheur face au despotisme des pères, des maris et de leur cortège de lois inhumaines. Dans la prison de leur exil intérieur, elles unissent leur courage pour tenter de fuir l'Afghanistan et sa folie meurtrière, et partir au Pakistan



Mon avis :

Superbe récit mené magistralement par Khaled Hosseini, comme à son habitude.  Nous voyageons ici au cœur d'un Afghanistan traditionnel; où la vie des femmes est rythmée par les coutumes et les dictas de leur mari.  Nous vivons avec autant d'intensité les histoires d'amour cachées, la montée de la violence et de l'absolutisme islamiste.  C'est un combat de tous les jours que mènent ici Mariam et Laila, un combat contre la vie, contre les hommes mais un combat pour la liberté.

Un livre qui secoue, franc, direct et sincère.   Une poésie cachée au milieu de ces couleurs chaudes de l'Afghanistan.  Une leçon de courage.

Bonne lecture sans aucun doute !


Extrait :

"Mariam regarda les flocons de neige tournoyer devant la fenêtre en se rappelant les paroles de Nana: chaque flocon était en réalité un soupir poussé par une femme accablée, quelque part dans le monde. Toutes ces plaintes silencieuses montaient au ciel et y formaient des nuages de plus en plus gros, jusqu'au moment où ils se brisaient en minuscules fragments qui tombaient sans bruit sur la terre.
"C'est pour rappeler aux gens ce que toutes les femmes comme nous peuvent endurer, avait-elle ajouté. Sans jamais se plaindre, en plus".

***

"Devant la grimace de Tarik, Laila comprit que les garçons différaient des filles. Eux ne faisaient pas étalage de leurs sentiments. lls n'éprouvaient aucun besoin de s'avouer ce genre de chose. Elle supposa que ses frères avaient été pareils. Pour eux, l'amitié était comparable au soleil : son existence était irréfutable, mais si on appréciait sa lumière, on ne la regardait pas en face."


"Ne Tirez Pas Sur l'Oiseau Moqueur" de Harper Lee


En Bref :

Maycomb, petite ville d’Alabama, au moment de la Grande Dépression, entre les années 1929 et 1933. Une petite ville à l'intérieur des terres, occupée depuis des décennies par des grandes familles, où tout le monde se connaît.   Certaines souffrent plus que d'autres de la dépression économique mais la vie continue pour chacun, au gré des ragots, des potins, des bêtises des enfants et des préjugés.
Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche.  C'est le début pour eux de moments difficiles, racontés pourtant avec espièglerie et sensibilité par Scout, la benjamine.

Mon avis :  

Cette époque est très intéressante et l'histoire, loin d'être un roman d'action ou une avalanche de jugements, nous aide simplement à nous y plonger et à comprendre par nous-même l'essence d'une vie rurale en pleine crise économique.

L'auteure a pris la peine de parsemer son récit de faits historiquement importants, ce qui nous aide à nous y plonger davantage. Elle domine toute l'histoire de façon drôle, simple et complexe à la fois.  Nous avons l'impression de lire un roman accessible à tout âge mais abordant pourtant de manière très subtile les thèmes du racisme, de la ségrégation, de la justice ainsi que la complexité d'une vie rurale, nous amenant à pardonner une vision tronquée de la réalité.  (Impression déjà perçue dans "En attendant Bojangles" et dans chaque roman narré par un enfant.)

Le petit bémol pour ma part est l'extrême perfection d'Atticus, le père, qui tient presque de l’irréel.

Bonne lecture en somme !

Extraits :

"Je voudrais que tu comprennes ce qu'est le vrai courage. C'est savoir que tu pars battu d'avance, et malgré cela, agir quand même et tenir jusqu'au bout."
***

Nous nous faufilâmes près de Miss Maudie qui regardait autour d'elle.
- Où étiez-vous, tous les trois? Vous n'avez pas entendu ce raffut?
- Que s'est-il passé? demanda Jem.
- Mr Radley a tiré sur un nègre dans son carré de choux.
- Oh! Il l'a touché?
- Non, dit Miss Stephanie, il a tiré en l'air, mais l'homme doit être blême de peur. Il dit que celui qui verra un nègre blanc par ici saura que c'est lui. Il dit que son autre cartouche partira au prochain bruit qu'il entendra dans ce carré et que, cette fois, il ne tirera pas en l'air, que ce soit un chien, un nègre ou... Jem Finch!
- Pardon? demanda Jem.
Atticus intervint :
- Où est ton pantalon, mon garçon?
- Mon pantalon, père?
- Exactement.
A quoi bon nier en caleçon, devant Dieu et tout le monde? Je poussai un soupir.

***

"(...) mais avant de vivre en paix avec les autres, je dois vivre en paix avec moi-même. La seule chose qui ne doive pas céder à la loi de la majorité est la conscience de l'individu."

jeudi 12 mai 2016

"La liste de mes envies" de Grégoire Delacourt

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En bref :

Il y a des vies que l'on vit sans vraiment les avoir choisies.  Peut-être sans vraiment être malheureux non plus, difficile à dire.

En tous cas, Jocelyne Guerbette, mercière à Arras, se dit parfois que vivre dans le mensonge d'un quotidien catalogué, entre petits malheurs et grands enfants, se convaincre finalement que l'on n'y peut rien, c'est peut-être mieux que rien.

Mais un jour, tous ses doutes refont surface, des questions, des choix, une porte de sortie entre-ouverte par un billet de loterie.  La question de savoir si l'on va la pousser est autre chose...
Et si elle commençait par la liste de ses envies ?


Mon avis :

Finalement, c'est vrai, que ferions-nous avec 18 millions d'euros ? Une nouvelle maison, une nouvelle voiture ? Et après ?  Et si l'argent ne faisait pas le bonheur ?  

Le livre a le mérite de poser la question;  on s'interroge : elles sont où, les clefs du paradis ?

Cependant j'ai trouvé le style très saccadé, rapide. Phrases courtes, sans souffle, qui m'ont personnellement empêchées de rentrer complètement dans le récit, nécessitant à mon sens davantage de moments où l'on se pose et où l'on réfléchit. Il m'a également manqué des moments de couleurs, de joie, le livre étant franchement tristounet.... Voir déprimant.

Dommage. Grande déception pour un livre qui était "sensé faire du bien" ...


Extraits : 


" Être riche, c’est voir tout ce qui est laid puisqu’on a l’arrogance de penser qu’on peut changer les choses. Qu’il suffit de payer pour ça. Mais je ne suis pas riche. Je possède juste un chèque de dix-huit millions cinq cent quarante-sept mille trois cent un euros et vingt-huit centimes, plié en huit, caché au fond d’une chaussure. Je possède juste la tentation. Une autre vie possible. Une nouvelle maison. Une nouvelle télévision. Plein de choses nouvelles. Mais rien de différent."

***

"Parce que nos besoins sont nos petits rêves quotidiens. Ce sont des petites choses à faire qui nous projettent à demain, à après-demain, dans le futur; ces petits riens qu'on achètera la semaine prochaine et qui nous permettront de penser que la semaine prochaine , on sera encore vivants."



"L'île des oubliés" de Victoria Hislop


En bref :

Lorsque qu'Alexis entreprend son voyage en Crète afin de découvrir son histoire familiale,  étrangement gardée secrète par sa mère, elle est loin de s'imaginer ce qui l'y attend.

Lorsque le gouvernement Grec décida, avant la seconde guerre mondiale, d'expatrier tous les malades atteint de la lèpre sur Spinagola, une île proche de la Grèce, il ne s'imaginait pas non plus ce qui les y attendait...

Et entre les deux, il y a Georgis, un vieux crétois indéracinable qui se démène pour garder au fond de lui la force, le courage et l’espoir.  Car qui sait quels mystères recèle cette "île des oubliés" ?


Mon avis :

C'est l'histoire authentique d'une petite île anciennement occupée par les Turcs, que le gouvernement grec décida de transformer en une des dernières léproseries, de 1903 à 1957.  On y accédait via Agios Nikolaos, proche de Plaka, lieu où se déroule l'histoire.

Récit attachant d'une famille sur laquelle le sort semble s'acharner, on y retrouve des caractères très stéréotypés tels la jeune fille arrogante, le vieux monsieur résigné, les voisins serviables, le médecin dévoué... Rien ici pour en faire de la grande littérature, et c'est tant mieux.

Car ici, on lit en se laissant juste porter par un récit simple et sans chichis.  La narration (ou la traduction ?) étant réduite au style conventionnel, cela nous donne un chouette roman de "vacances". On aime ou on n'aime pas. Personnellement, je trouve que ça fait parfois du bien, des fioritures en moins...

Alors si toi aussi tu trouves que lire un roman basé sur une histoire vraie c'est toujours un plus, si tu aimes plonger à la découverte d'une autre culture que la tienne, laisse un peu de côté tes exigences littéraires -si tu en as, sinon tant mieux!-, prend donc ce livre au soleil, étale-toi sur la plage (ou pas) et laisse-toi emporter 🌞...



NB.: ce livre s'étant vendu à plus de 2 millions d'exemplaires, c'est la preuve qu'il ne faut pas avoir un prix Pullizer pour être un succès commercial :-)


Extraits :


 "Un vent automnal s'engouffrait dans les rues étroites de Plaka, et des bourrasques glacées enveloppaient la femme, engourdissant son corps et son esprit sans réussir à apaiser son chagrin. Comme elle peinait à parcourir les derniers mètres qui la séparaient de l'appontement, elle s'appuya de tout son poids sur son père. Sa démarche évoquait celle d'une petite vieille transpercée par la douleur à chaque pas. Une douleur qui n'était pas physique, cependant. Son corps était aussi robuste que celui de n'importe quelle jeune femme ayant respiré toute sa vie le pur air crétois, sa peau aussi lisse et ses yeux d'un marron aussi profond que toutes les habitantes de l'île."

 ***
"En la touchant, il lui rendait la vie, et elle faillit être submergée par l'émotion.
Elle avait conscience que leurs échanges, jusque dans leurs silences, la comblaient. Elle redécouvrait la satisfaction qu'on éprouve en retrouvant une clé égarée: la sensation de paix et de plénitude après la recherche paniquée et la découverte."

dimanche 17 avril 2016

"En attendant Bojangles" de Olivier Bourdeaut

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En bref :

Un homme fantasque à l'imagination débordante. Une femme excentrique et pleine de folie, qui danse et qui rit. Des imbéciles heureux, une vie où finalement l'on se dit qu'autant qu'à vivre, autant vivre comme on veut.

Un quotidien empli de danse, d'apéros, d'oiseaux exotique, de "gym tonic", de réception, de château en Espagne et de Nina Simone.  Avec leur fils,  ils avancent dans leur monde, une bulle de bonheur où chaque moment est une fête.

Mais un jour, la bulle se fendille sous le poids de la réalité, qui grappille peu à peu de leur oxygène. Et leur oxygène à eux, c'est elle.

Le grain de folie grossit.  Père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.


Mon avis : 


Une folie douce, une mélancolie heureuse, quelques pages décalées, une réalité à laquelle on donne la couleur que l'on veut.  Qui a tort, qui a raison ?

Optimiste malgré un sujet un peu lourd à porter, cette petite histoire écrite toute en simplicité saura vous faire voyager, à coups de moments drôles, de poésie et de tendresse. Le style enfantin est tout simplement parfait, l'histoire nous emporte dans un tourbillon d'émotions sans crier gare.

Et puis aussi, et surtout, c'est l'histoire d'un amour. Un amour inconditionnel unissant un mari et sa femme, un amour beau, pur, oú la raison n'a pas sa place. Un amour fou. 

C'est beau.

Il est assez court (109 pages), cela serait dommage de ne pas le lire ;-) 


Extraits :

"Je vous prie de bien vouloir ne pas m'excuser, j'en avais terriblement envie ! Cet homme est mon grand-père, l'amant de Joséphine Baker, un cavalier prussien et mon futur mari, il est tout ça à la fois, et moi je le crois !"
Le temps d'un cocktail, d'une danse, une femme folle et chapeautée d'ailes, m'avait rendu fou d'elle en m'invitant à partager sa démence "

 ***

"C'était vraiment n'importe quoi, parce que la vie c'est souvent comme ça, et c'est très bien ainsi."





jeudi 3 mars 2016

"2084" de Boualem Sansal (2015)




En Bref :

Imaginez un monde sans âme. Un monde sans vie.  Un monde sans humanité.
Un monde où la pensée est proscrite, où la liberté est une déviance, une folie.
Un monde pourtant peuplé d'humains, d'hommes sans grand H.


C'est dans cette relique de société qu'un jour Ati se réveille.
Lui qui est pourtant né sous le règne d'Abi, prophète et maître absolu de l'Abistan, par la grâce de Yola Dieu unique.
Lui qui est pourtant, comme les autres, aliéné par le Gkabul, la Religion; par la force de l'Abilang, langue sacrée, seule langue autorisée.
Lui qui sait, sans vraiment savoir comment, qu'avant 2084 il n'y avait rien, qu'après il n'y aurait rien, que l'Abistan et la loi d'Abi sont les seules vérités sur Terre.
Lui. Il se met à douter.

Mon avis :  

Le livre est court, l'écriture un peu prétentieuse.

Le thème est délicat, car même si l’avertissement en début de livre nous indique qu'il ne s'agit que d'un récit imaginaire, il est bien évident à mon sens qu'on se projette ici dans un monde régit par une dictature religieuse, installée après de nombreuses guerres saintes et condamnant cruellement tout ce et ceux qui ne s'accorderaient pas à dire qu'ils détiennent la seule et unique vérité... Une projection de Daesh somme toute.

L'aspect de la manipulation de foule est intéressant : terreur, torture, décapitation, lois risibles, travail de forcené, police secrète, répression, bourrage de crâne, endoctrinement, ennemi savamment sous contrôle, le tout sous l'autorité d'une confrérie toute puissante.

Dans ce paysage, comment ne pas imaginer une âme marginale qui se rendra forcément compte que quelque chose ne tourne pas rond ?  Cependant l'auteur, pour moi, n'investit pas vraiment le héros et le promène un peu comme une marionnette à travers des décors en bois.  Il observe, constate, réfléchit mais ne vit.   Cette réalité décrite ne deviendra jamais la nôtre, c'est un peu comme regarder un reportage animalier sur TVsavane... On constate mais on ne ressent rien.

Dommage.  Car cet aspect des choses pourrait (et devrait) forcément mener à une réflexion philosophique qu'il serait bon d'aborder, en cette époque un peu obscure il faut l'avouer, avec des adolescents.  Mais malheureusement je doute qu'ils aient la patience de finir ce livre.




Extraits :

"En étudiant un peu le Gkabul pour corriger la marche et se rééduquer, il perdit et l’espoir et l’espérance, le Gkabul n’était pas pour éveiller le malheureux, il était un lest pour le couler par le fond, et l’école n’y était pour rien, la pauvre dame enseignait ce qu’on lui donnait à enseigner et elle le faisait plutôt bien, rares étaient les survivants. Il était trop tard, le Gkabul avait diffusé son hypnose dans le corps et l’âme profonde du peuple et régnait sur lui en maître absolu. Combien de siècles faudrait-il pour le désenvoûter était la seule vraie bonne question."

" Si d'aucuns avaient pensé qu'avec le temps et le mûrissement des civilisations les langues s'allongeraient, gagneraient en signification et en syllabes, voilà tout le contraire : elles avaient raccourci, rapetissé, s'étaient réduites à des collections d'onomatopées et d'exclamations, au demeurant peu fournies, qui sonnaient comme cris et râles primitifs, ce qui ne permettait aucunement de développer des pensées complexes et d'accéder par ce chemin à des univers supérieurs. À la fin des fins régnera le silence et il pèsera lourd, il portera tout le poids des choses disparues depuis le début du monde et celui encore plus lourd des choses qui n'auront pas vu le jour faute de mots sensés pour les nommer."

" Les temps avaient changé, selon la Promesse primordiale, un autre monde était né, dans une terre purifiée, consacrée à la vérité, sous le regard de Dieu et d'Abi, il fallait tout renommer, tout réécrire, de sorte que la vie nouvelle ne soit d'aucune manière entachée par l'Histoire passée désormais caduque, effacée comme n'ayant jamais existé."




lundi 1 février 2016

"Le Chardon et le tartan" de Diana Gabaldon (2014)

Outlander - Le chardon et le tartan 
En bref :

1945. Claire Beauchamp-Randall, ancienne infirmière de l'armée britannique, passe des vacances tranquilles en Écosse où elle s'efforce d'oublier les horreurs de la Seconde Guerre mondiale auprès de son mari, tout juste rentré du front...

Au cours d'une promenade sur la lande, elle est attirée par des cérémonies étranges qui se déroulent près d'un menhir. Elle s'en approche et c'est alors que l'incroyable survient : la jeune femme est précipitée 200 ans en arrière, dans un monde en plein bouleversement...

1743. L’Écosse traverse une période troublée. Les Highlanders (montagnards écossais) préparent un nouveau soulèvement contre l'occupant anglais. Plongée dans un monde de violences et d'intrigues politiques qui la dépassent, Claire ne devra compter que sur elle-même pour surmonter les multiples épreuves qui jalonnent ce formidable voyage dans le temps. Elle connaîtra l'aventure et les périls, l'amour et la passion. Jusqu'au moment crucial où il lui faudra choisir entre ce monde palpitant qu'elle aura découvert et le bonheur qu'elle a connu et qui, désormais, lui parait si lointain...

Mon avis :

Cette histoire n'est pas que le récit d'une aventure fantastique ou surnaturelle, ce n'est pas non plus un roman historique assommant ni une romance à l'eau de rose, ni purement un livre d'aventure, non plus encore le recueil politique des Jacobites... Ce roman est un parfait mélange de tout cela.

Impossible de ne pas plonger dans l'écosse profonde et dans le cœur de cette femme.  Toutes les atmosphères sont prenantes et chacun y trouvera son compte.  L'ambiance après guerre de 45 ou le XVIII ème siècle, la France ou les landes sauvages écossaises, les kilts ou les tuniques rouges... Je trouve l'idée originale géniale et les aventures passionnées de Claire et Jamie ne peuvent nous laisser indifférent.  Entre superstitions, légendes et coutumes d'autrefois, c'est un saut dans le temps réussi. On notera simplement que l'adaptation de Claire à sa nouvelle époque semble quand même un peu trop facile ;-)

La saga est très bien documentée et remplie d'informations qui nous permettent d'y croire.  Les personnages charismatiques nous entraînent vers des sentiments bien réels, de l'amour à la haine.  Cependant il ne faut pas négliger la violence et la brutalité de l'époque qui donnent lieu à des passages parfois très durs à lire.

Reste à savoir si nous sommes capables de changer le cours de l'histoire.
C'est bien simple, j'ai lu les 6 premiers tomes de la saga en 2 mois.  Impossible de ne pas céder à la curiosité. (Je me suis arrêtée à la fin du 6ème car il peut constituer une fin en soi... Sachez cependant qu'il y en a 11)


Je précise aussi que j'ai commencé cette saga après avoir vu la saison 1 de Outlander, (16 épisodes) tirée du livre et extrêmement fidèle.  Après cette saison, j'ai directement commencé le tome 3 (Le Talisman), ne sachant attendre la saison 2.  Il n'y a aucun décalage, tout est parfaitement respecté entre la série et les livres. Le plus de la série étant le superbe Jamie Fraser et les paysages sublimes de la lande écossaise.

Voici les bandes annonces pour un aperçu concret :-)









vendredi 15 janvier 2016

"Je suis Pilgrim" de Terry Hayes (2012)

Lecture en cours... 

En bref :


Il s'appelle Ben Bradley.  Il est flic pour NYPD, et découvre dans un hôtel miteux un corps de femme plongé dans une baignoire d'acide. Le meurtre parfait, sans aucune trace, aucune emprunte, plus  aucune ... dent.

Il s'appelle "le Sarrasin". On ne sait rien de lui mais on sait qu'il existe.  C'est la pire menace terroriste depuis le 11 septembre. Un homme effroyable, une menace imminente et apocalyptique.

Il s'appelle Peter Campbell. Mickael Spitz. Jude Garette. Eddy, Scott. Ou encore, le Cavalier-de-la-bleue. Il est même possible que personne ne sache sont vrai nom.  En réalité, il est même possible que personne ne sache qu'il existe, ou très peu.  Lui, c'est le meilleur agent de renseignement des États-Unis. Du moins il l'était avant de prendre sa retraite.

Et entre eux tous, un homme sans yeux, des otages en lambeaux, un zoologiste décapité, un laboratoire secret... A travers l'Afganistan, la Turquie, la Syrie et d'autres lieux, un fil rouge relie tous ces évènements et Pilgrim, seul, pour en venir à bout.  Pilgrim. Nom de code pour un homme qui n'existe pas.

Mon avis :

Il était une fois une lectrice lassée et déçue de ses précédentes lectures...
Toujours avide de bons conseils, elle se lança dans ce roman qu'elle avait depuis longtemps.

Et dès la première page, ce roman jamais plus elle ne lâcha.
Bluffée, effrayée, enthousiasmée, passionné, terrifiée.

Pour moi un des meilleurs Thriller qui soit, récit d'espionnage haletant.  Tout est efficace, les personnages sont incroyablement bien pensés, l'intrigue est complètement addictive, le sujet complètement d'actualité.  Chaque page remplit ses promesses.  Ça voyage, ça complote, on retient son souffle, on tremble, on angoisse comme si on y était.  Quel meilleur compliment pour un roman ?

Et malgré ses presque 900 pages, on en veut encore !


Extraits :

"Le problème avec le métier d'espion, c'est qu'on peut démissionner, mais on ne quitte jamais tout à fait. J'imagine que je ne voulais pas l'admettre à l'époque, mais trop d'épaves flottent dans le sillage d'une vie comme la mienne. Les gens que vous avez offensés n'oublieront pas. Et quelque part dans me tête restait gravée une leçon qu'on vous serine quand vous êtes jeune et que votre carrière est encore devant vous: dans ce métier, on n'apprend rien de ses erreurs. On ne vous en donne pas l'occasion. Il suffit d'une et vous êtes mort."
 ***
"Vous avez l'air traqué" dit-il finalement. Traqué ?  Je ris et lui dit que c'était la première fois que j'entendais ça : les gens me situaient habituellement à l'autre bout de la chaîne alimentaire
***
" Le cœur brisé, j'ai vu le ciel d'un bleu éclatant et les tours en feu, les gens faire des signes aux fenêtres dans l'espoir d'une aide qui ne devrait jamais venir; j'ai vu les blessés courir dans les rues couvertes de poussière, entendu le grondement de tonnerre des immeubles qui s'écroulaient  et j'ai vu des sauveteurs  écrire leur nom sur leur bras au cas où on les sortirai mort des décombres"
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"Nous voulions de la main d’œuvres, mais ce sont des êtres humains qui sont venus."


 

dimanche 10 janvier 2016

"Le livre des Baltimore" de Joël Dicker (2015)

Lecture en cours ... 
En bref :

L'écrivain Marcus Goldman nous revient.  Fort de son succès grâce à son premier roman, il s'attèle à présent à relater l'histoire de sa vie, de ses cousins.  Avant et après le Drame.

Pour ce faire, il s'installe à Boca Raton, en Floride et tombe sur une ancienne petite amie, ce qui le trouble et l'amène à se plonger avec d'autant de besoin que de passion dans l'énorme montagne de souvenirs qu'il a depuis trop longtemps laissé sur le pas de sa porte.  Car depuis le Drame, plus rien n'a jamais plus été pareil.

Jusqu’au jour du Drame, il y avait deux familles Goldman. Les Goldman-de-Baltimore et les Goldman-de-Montclair.  Les Goldman-de-Montclair, dont est issu Marcus, sont une famille de la classe moyenne, habitant une petite maison dans le New Jersey.  Les Goldman-de-Baltimore sont une famille prospère à qui tout sourit, vivant dans une luxueuse maison d’une banlieue riche de Baltimore, à qui Marcus vouait une admiration sans borne.  Il revient sur leur destin et la fascination qu’il éprouva pour ses cousins, entre les vacances à Miami, la maison de vacances dans les Hamptons et les écoles privées.

Mais les années passent et le vernis des Baltimore s’effrite à mesure que le Drame se profile. Jusqu’au jour où tout bascule.


Mon avis :

Comme beaucoup, je me réjouissais, avec impatience, de renouer avec Joël Dicker.  Aveuglée par l'euphorie générale de "La Vérité Sur l'Affaire...", j'ai engloutis ma lecture précédente afin de me jeter à âme perdue, directement et sans attendre, dans celle-ci...

Mais la chute fût rude. Rien dans le roman précédent ne laissait présager une "suite" aussi ... Peut-être devrais-je plutôt dire que rien ne laissait présager un roman où il ne se passe rien. Supercherie.
Ce cher Monsieur Dicker nous tient en haleine régulièrement en mentionnant "le Drame", ce qui nous pousse ÉVIDEMMENT à tourner et tourner encore les pages qui défilent avec une lenteur assommante.  Pour découvrir un "Drame" qui n'était juste que prévisible à 1000 %.  Bien joué.  Vous avez gagné (beaucoup d'argent, je suppose); on a perdu (beaucoup de temps, j'affirme.)

Platitude, lassitude, arnaque. Quelques "bons" moments, un cliché bien raconté, larmichette (mmwai) puis paf tout s'écroule, toussa toussa...  Il nous a bien eu !  N'achetez pas ! N'offrez pas (encore moins) ! Ne cédez pas au mystère de l'auteur à succès, comme vous le vendent les petites banderoles ajoutées autour du dit-roman: "Par l'auteur du best seller ...".

FUYEZ. Vous voilà prévenu.


Extraits : 

"Je suis l'écrivain. C'est ainsi que tout le monde m'appelle.... Je suis l'écrivain, c'est mon identité.  Les gens pensent qu'en tant qu'écrivain , votre vie est plutôt paisible. Récemment encore, un de mes amis, se plaignant de la durée de ses trajets quotidiens entre sa maison et son bureau , finit par me dire: " Au fond, toi, tu te lèves le matin , tu t'assieds à ton bureau et tu écris. C'est tout." Je n'avais rien répondu , certainement trop abattu de réaliser combien , dans l'imaginaire collectif , mon travail consistait à ne rien faire "
 ***
 "En y repensant aujourd'hui, je m'en veux de ne pas m'être laissé embrasser dix fois à chacun de mes départs . Je m'en veux même de l'avoir trop souvent quittée.  Je m'en veux de ne m'être pas assez rappelé combien nos mères sont éphémères et de ne m'être pas assez répété : aime ta mère"

***

"On n'a qu'une vie, Alexandra ! Une seule petite vie de rien du tout ! N'as tu pas envie de l'employer à réaliser tes rêves au lieu de moisir dans cette université stupide ? Rêve, et rêve en grand ! Seuls survivent les rêves les plus grands. Les autres sont effacés par la pluie et balayés par le vent."



vendredi 1 janvier 2016

"Quelqu'un Pour Qui Trembler" de Gilles Legardinier (2015)

 
En bref :
En Inde, Thomas gère une petite communauté en tant que médecin humanitaire.  Son petit monde fonctionne à merveille. Il est aimé, a des amis chers et y a déja passé une bonne partie de sa vie.

Mais le rôle des amis ne consiste-t-il pas parfois à bousculer les habitudes et à se démener pour montrer la voie à ceux qu'on aime ? C'est ce que fera Kishan.  Au risque de voir son ami s'en aller, il lui montre les photos d'une jeune française. La fille de Thomas.

Abasourdi par cette découverte, c'est donc troublé et rempli de doutes que Thomas quittera l'Inde pour se replonger dans la civilisation à la découverte de sa fille.  Sans voler une place qui ne lui appartient plus, c'est en secret et à son dépend qu'il va apprendre à la connaître, à l'aimer et à la protéger.

Mon avis :

C'est un beau thème que la paternité.  La façon dont se démène cet homme pour consacrer le reste de sa vie à sa fille illustre bien les héros que peuvent être les pères avec leurs enfants, ce qui change pour une fois de l'image maternelle.  Hommage est rendu.

Les personnages attachants qui parsèment ce roman ne sont pas dénoués d'humour et donnent à toute cette histoire une légèreté qui permet au lecteur de ne pas tomber dans la lassitude, et assurent bon nombre de situations cocasses, comme Legardinier sait si bien le faire.

Cependant, je vous l'avoue, je ne me suis pas sentie transportée pas le récit.  C'est parfois difficile à expliquer; pourquoi un livre vous plaît ou ne vous plaît-il pas ?  Il m'est difficile d'en donner les raisons.  Trop naïf peut-être, trop idéaliste ?  ... 

Bref.  A vous de vous forger une opinion, voir encore de la partager si c'est déjà fait :-)



Extraits :

"- Vous savez quoi, doc ? On ne devrait jamais parler de la fin aux jeunes, on devrait les laisser découvrir la vie sans rien leur dire. Offrons-leur la chance de se faire surprendre par l’amour, par la violence du monde, par ce qu’offre ou ce que coûte chaque âge, et même par la mort. Envisager l’existence comme une odyssée plutôt que comme une feuille de route dont on coche les passages obligés. On les encombre, on leur enseigne nos peurs, on ne leur montre que nos échecs, on ne leur donne que des leçons. Et nous sommes incapables de leur faire ressentir nos joies et nos espoirs, qui pourtant justifient tout."
***
  "Mais l'expérience avait appris à Thomas qu'au delà de l'apparence d'un instant se cache parfois la douleur d'une vie. Derrière chaque femme, chaque homme, se dissimule une histoire qu'une impression sur le vif ne peut jamais résumer"


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 "Tu resteras jeune tant que tous les ennuis que tu affronteras viendront des autres, de l’extérieur. Le jour où tu t’apercevras que ce que tu es devenu t’empêche de vivre comme tu l’entends, ce sera différent. Physiquement ou mentalement, tu toucheras ta propre limite. Tu ne seras plus uniquement au service de tes rêves et de tes envies. Tu deviendras aussi l’outil de tes besoins, de plus en plus immédiats. Jusqu’à n’être plus que cela. On est vieux quand on devient son propre ennemi."