samedi 5 décembre 2015

"La Bibliothèque Des Coeurs Cabossés" de Katarina Bivald (2015)

 
En Bref :

Ça y est.  Après des mois de correspondance avec son amie Amy, Sarah s'est lancée.  Elle, suédoise timide et renfermée, vivant beaucoup plus à travers ses livres que dans la réalité, a fait ses valises et a quitté pour la première fois son pays.  Et pas pour se rendre n'importe où ! A Broken Wheel...

Broken Wheel,  c'est  une de ces villes issues du temps, un mélange de Far West et de désert économique.  Une seule rue, des commerces abandonnés pour la majorité, des habitants rustres portant des chemises à carreaux et jeans délavés... Le tout entouré de kilomètres de champs de Maïs.

Peu importe !  L'important, c'est le bonheur de voir Amy, d'échanger enfin des livres, parler littérature et surtout, de se reposer.  Oui mais sans compter qu'à l'arrivée de Sarah, des funérailles viennent d'être célébrées.  Celles d'Amy...
 
Mon avis :

J'avoue, ce fût dur de refermer ce livre !  Quelques pages en plus, la suite de l'histoire... J'aurais aimé savoir... Bref. Je n'avais pas envie de les quitter. Sarah, Georges, Grace, Tom et tant d'autres  Oui, des cœurs cabossés, si attachants et si particuliers.

Cette ambiance Western couleur sépia, qui petit à petit prend des teintes vives et colorées.  Cette ville où tout le monde traîne ses casseroles, où la vie est loin d'être simple mais où à un moment on se rappelle qu'on a le droit de rêver, d'oser.

Un de mes coups de cœur, sans aucun doute.  Un livre à lire où à offrir sans hésiter :-)

Extraits

"A cet instant, elle fût convaincue de sentir la présence d'Amy dans l'air frais du soir et dans les odeurs de Hamburger et de bière fraîche qui flottaient au-dessus du bitume.  Mais ce n'était pas Amy, pas vraiment. ou plutôt, pas seulement. C'était comme si la ville devenait tangible, le réceptacle collectif de la vie et de la mémoire des générations.  Les façades, qui quelques jours plutôt ne formaient qu'un décor digne, se transformaient désormais en créatures espiègles.  Et au dessus de cette scène flottait un tourbillon paisible d'histoires depuis longtemps tombées dans l'oubli"
***
"C'est étrange, se dit-elle, comme souvent on reste sur les sentiers balisés dans la vie, on coiffe ses œillères et on ne regarde que le bout de ses pieds, faisant de son mieux pour profiter du panorama. Découvrir à quelle hauteur on se trouve, le ravin, toutes les possibilités qui existent, juste se lancer et planer, du moins pour un instant"

***

"Tu sens? L'odeur des livres neufs. Des aventures pas encore lues. Des amis dont on n'a pas encore fait la connaissance, des heures d'escapade hors de la réalité qui attendent."


dimanche 22 novembre 2015

"La fille du train" de Paula Hawkins (2015)

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En bref :

On a tous déjà pris le train. Certains le prennent même tous les jours.  
Comme Rachel. Elle habite dans la banlieue de Londres et tous les jours, elle s'assied. Toujours à la même place, elle regarde le paysage défiler sous ses yeux, elle le connaît par coeur.  Elle se met parfois à imaginer la vie des personnes qu'elle croise, elle a l'impression de les connaître.  Comme Jess et Jessy, ce couple merveilleux qui partage cette vie si parfaite dont elle rêve.

Jusqu'au jour où rien ne se passe comme prévu.
Ce jour là, depuis le train, Rachel aperçoit Jess dans les bras d'un autre homme.  Pire encore, Jess disparaitra quelques jours après.

Une énigme dans laquelle elle se jette à corps perdu. Or la vie de Rachel est loin d'être simple, cela ne risque donc pas de s'arranger...


Mon avis :

Un livre, 3 points de vue. Chaque chapitre nous plonge dans la tête d'un des personnages et petit à petit nous fait découvrir des penchants parfois proches de la folie.  L'histoire avance de façon chronologique et il suffit de tourner les pages pour connaître en toute logique le coupable.

L'idée d'une enquête menée par une fille complètement paumée change du  polar classique où la police mène le jeu.  (Elle apparaît de façon très succincte.)  Mais malheureusement, je me suis sentie un peu envahie par la dépression emprunte d'alcool de cette jeune femme.  Pas de suspens pour ma part, pas d'exitation à l'idée d'ouvrir le livre, des personnages beaucoup trop dépressifs et pathétiques pour m'emballer.  J'avais envie de connaître la fin, sans plus, malgré un rebondissement final qui, il est vrai, peut changer légèrement le point de vue du lecteur. Et encore.


Extraits : 

"C'est ma faute. Je buvais déjà, de toute façon, j'ai toujours aimé boire. Mais je suis devenue plus triste, et la tristesse, au bout d'un moment, c'est ennuyeux - pour la personne qui est triste et pour tous ceux qui l'entourent. Puis je suis passée de quelqu'un qui aime boire à alcoolique, et il n'y a rien de plus ennuyeux que ça"

***

 "La tête appuyée contre la vitre du train, je regarde défiler ces maisons, comme un travelling au cinéma. J’ai une perspective unique sur elles ; même leurs habitants ne doivent jamais les voir sous cet angle. Deux fois par jour, je bénéficie d’une fenêtre sur d’autres vies, l’espace d’un instant. Il y a quelque chose de réconfortant à observer des inconnus à l’abri, chez eux."

jeudi 12 novembre 2015

" After" Saison 1 - de Anna Todd

 
En bref:

Tessa est une jeune fille ambitieuse, volontaire, réservée. Elle contrôle sa vie. Son petit ami Noah est le gendre idéal. Celui que sa mère adore, celui qui ne fera pas de vagues. Son avenir est tout tracé : de belles études, un bon job à la clé, un mariage heureux... 

Mais ça, c'était avant qu'il ne ne la bouscule dans le dortoir.  Lui, c'est Hardin, bad boy, sexy, tatoué, "piercé".  Il est grossier, provocateur et cruel, bref, il est le type le plus détestable que Tessa ait jamais croisé.

Et pourtant, le jour où elle se retrouve seule avec lui, elle perd tout contrôle...  Cet homme ingérable, au caractère sombre, qui la repousse sans cesse, fait naître en elle une passion sans limites. Initiation, sexe, jalousie, mensonges, entre Tessa et Hardin rien ne semble simple...

Mon avis :

Je dois avouer que ce genre de littérature n'est pas vraiment mon domaine de prédilection.  Je choisi mes livres selon certains conseils avisés ou selon le hasard, comme ce fût le cas pour celui-ci qui est  resté en tête des ventes un moment.  Donc : why not ?

Je ne suis ni déçue ni enchantée.  C'est un peu le 50 nuances des adolescents, ni grande littérature ni scénario rocambolesque.  Tout est très répétitif et prévisible, les personnages sont "légèrement" agaçants.  Romance à l'eau de rose hyper cliché, pimentée de façon à bien vendre.

On ne s'attendait à rien d'autre.
La saison 2 est pire.  La 3?  Je n'ai même pas essayé.

Extrait

"Hardin est comme une drogue, à chaque nouvelle prise, aussi petite soit-elle, j’en veux plus. Il annihile toutes mes pensées, envahit tous mes rêves.
Dès que j’entrouvre les lèvres, sa bouche est sur la mienne, mais cette fois je ne résiste pas. J’en suis incapable. Je sais que ce n’est pas la solution et que je ne fais que m’enfoncer plus encore, mais en cet instant tout m’est indifférent. Seuls comptent ces mots et la façon dont il les a prononcés : J’ai besoin de toi."

" Une fois de plus, Hardin me prend par le bras et m'entraine dans une petite ruelle entre deux batiments, loin des badauds.
- Tess, je...je ne sais pas où j'en suis. C'est toi qui m'as embrassé en premier.
- Ouais... mais tu ne m'as pas arrêté... Ça doit être épuisant?
- Qu'est-ce qui doit être épuisant?
- De faire comme si tu n'avais pas envie de moi, alors que nous savons toi et moi que c'est le contraire.
- Quoi? Moi? Je n'ai pas du tout envie de toi. J'ai un copain.
La véhémence avec laquelle ces mots sortent de ma bouche souligne leur absurdité et le fait sourire. Il vient plus près de moi.
- Un copain qui t'ennuie. Admet-le, Tess. Pas à moi, mais à toi-même. Il t'ennuie.
D'une voix plus basse et sensuelle, il ajoute:
- Est-ce qu'une fois il t'a fait ressentir la même chose que moi?
- Quoi bien sur que oui.
Ce qui n'est pas vrai.
- Non c'est faux. Je suis sur qu'on ne t'a jamais caressée... pour de vrai.
Ses mots font courir en moi une sensation de chaleur que je commence à connaître. Je recule, mais il fait trois pas vers moi.
- En quoi ça te regarde?
- Tu n'imagines pas ce que je pourrais te faire ressentir"

"Angor" de Franck Thilliez

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En Bref :

Au fin fond de la campagne, deux employés de l'Office National des Forêts constatent les dégâts des orages violents survenus en ce mois d'août. Dans une cavité laissée par un arbre déraciné, ils croient apercevoir une ombre. L'un d'eux s'approche. Deux yeux presque blancs, dépourvus d'iris, c'est tout ce qu'il aura le temps de voir avant qu'une main venue des entrailles de la terre ne lui agrippe les cheveux. 

Au même moment, Camille Thibault, gendarme greffée au cœur, dans le nord de la France, fait des cauchemars où une femme séquestrée l'appelle au secours. Un rêve tellement vrai, comme un souvenir... celui de son donneur ? Elle  n'a plus qu'une obsession : retrouver son identité et découvrir quel drame il a vécu... 

Lucie et Sharko sont en train de donner le biberon à leurs jumeaux quand Franck est appelé sur cette nouvelle affaire : une femme, victime d'une longue séquestration. Presque aveugle, tant elle est restée dans le noir... sous un arbre. L'enquête prend des proportions inhabituelles lorsque Sharko s'aperçoit qu'à chacune de ses découvertes, il a été devancé par une jeune femme, gendarme dans le Nord...

Mon avis :

Dès la première page, on est pris dans cette histoire palpitante, une enquête merveilleusement bien construite qui nous tient en haleine du début à la fin.  Rebondissement, noirceur d'âme, lieux insolites et personnalités perturbées... Les héros évoluent à tâtons dans un milieu obscure et passionnant à la fois.  La vie contre la mort, dans tous les sens "des termes"...

Je découvre Thilliez qui pour moi, vaut bien Chattam !  Si vous êtes adeptes, vous allez apprécier.

Extraits :

"Elle descendit au parking souterrain [...]. Après avoir allumé la lumière, elle foula le béton luisant, seule, dans cet endroit sinistre où dormaient des dizaines de véhicules. Lucie s’était toujours demandé pourquoi les parkings souterrains n’étaient pas plus gais, colorés. Celui-là ressemblait à une morgue, avec ses emplacements ridicules, ses plafonds écrasants"

 "Tout cela pour vous expliquer qu'il y avait autre chose que le reportage photo dans la quête de Florès. Quelque chose de plus profond, de plus... impalpable.
Une volonté d'aller au bout du bout.  De sonder les abysses de l'âme humaine.  Quitte à se mettre hors la loi pour contempler le vrai visage de la mort."

"Je lisais tout le temps, gamine, confia-t-elle. Des livres scientifiques sur le corps humain mais aussi ce genre de romans d’aventures et des polars. C'était mon moyen à moi de m'évader, de voyager. Un jour, j'ai vendu la plupart de mes livres à une brocante, il y en avait trop. Mais j'aurais dû les garder. Ils étaient comme des petits morceaux de ma vie. Des bouts de moi.
Elle inclina la tête, pensive.
- Tout le monde a un souvenir qui se rapporte à un livre. Et quand on rouvre le livre, plus tard, quand on sent à nouveau l'odeur de ses pages, quand on voit les marques du chocolat qu'on croquait à l'époque incrustées sur ses pages, alors le souvenir revient, très net."

"Jules" de Didier Van Cauwelaert

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En bref :

Zibal, inventeur d’un procédé de dépollution qui aurait pu lui rapporter des millions,  n’est pas doué pour le bonheur. Il se retrouve à 42 ans vendeur de macarons Ladurée à l’aéroport d’Orly.

Alice,  jeune et belle aveugle speakerine sur RTL, s’apprête, avec son labrador Jules, à prendre l’avion pour Nice, où elle doit subir une opération pour recouvrer la vue. Coup de foudre de Zidal, mais la belle s'envole sans en avoir la moindre idée... Encore un mauvais pas pour ce pauvre homme.

L’intervention d'Alice est un succès, mais la récupération de ses facultés bouleverse la vie d’Alice, et surtout celle de son chien, affecté à un autre aveugle qui le brutalise. Jules fugue, et retrouve Zibal et...  devient son pire cauchemar.  Une seule solution, autant pour le chien que pour l'amoureux transit: retrouver Alice.


Mon avis :

On a tous une place sur cette terre.  Mais parfois on perd ses repères.  Il faut alors accepter de se laisser surprendre et se laisser guider... Parfois par un chien:-)
Très frais, très court, très beau.  C'est une petite histoire romantique qui remplit pleinement sa mission.  Une valeur sûre.

Extraits :

" Je sais par expérience qu'il faut se méfier des coups de foudre, mais je suis devenu brutalement amnésique en la découvrant au milieu de la foule. Hauts talons canari, minishort rouge et top turquoise, elle ne risquait pas de se faire écraser par temps de brume. N'eût été le labrador qui la guidait au bout d'un harnais, ses grandes lunettes noires seraient passées pour un accessoire de star soucieuse que son incognito se remarque. Les cheveux blond-roux maintenus par un chignon en broussaille, les seins libres sous la soie quasi transparente , un sourire de rendez-vous amoureux allongeant les bavures de son rouge à lèvres, c'était une aveugle particulièrement voyante qui faisait bien davantage envie que pitié"

" Comme les gens ont changé, en douze ans… Et pas seulement à cause des modes, des liftings et du Botox, de l’obsession anti-âge qui, toutes générations confondues, dissimule le reflet des âmes sous une fausse jeunesse inexpressive. Ils ressemblent aux autres parce qu’ils ne se ressemblent plus."

"Demain j'arrête" de Gilles Legardinier

zoom 
En Bref :

Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides.  Cela ne lui réussit pas mais qu'importe.  Jusqu'au jour où elle bat tous les records, le jour un un nouveau voisin s'installe dans sa résidence... Ricardo Patatras.  Ricardo Patatras !!  Nous mais vraiment, avec un nom pareil....Ce mec doit être... qui, d'ailleurs ? Et comment-est-il ?

Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question:

"Pour qui avons- nous fait le truc le plus idiot de notre vie?"

Mon avis

En gros: je n'ai jamais autant ris en lisant un livre.
Quelle bouffée d'oxygène ! 
Quel plaisir !

Vraiment... CA FAIT DU BIEN !

Un livre thérapie qui, porté par une anti-héros absolument délicieuse, mérite d’atterrir entre toutes les mains.

Extraits:

"A ton deuxième naufrage, n'accuse pas la mer."

 "Ce matin-la j'ai découvert une des sept vérités fondamentales qui commandent l'univers: le bonnet péruvien ne va a personne ... Je ne sais pas si c'est la forme, la matière ou la couleur mais franchement, je comprends que ça énerve les lamas et qu'ils crachent sur des innocents"



"Maman à tort" de Michel Bussi

 
En Bref :

Quand Malone, du haut ses trois ans et demi, affirme que sa maman n'est pas sa vraie maman, même si cela semble impossible, Vasile, psychologue scolaire le croit.  Il est bien le seul...

Il faut découvrir la vérité cachée. Trouver de l'aide. Rapidement.  Car rien n'est plus éphémère que la mémoire d'un enfant...

Il trouvera un allié en la personne de la commandante Marianne Augresse. Il doit agir vite car déjà les souvenirs de Malone s'effacent. Ils ne tiennent plus qu'à un fil, qu'à des bouts de souvenirs, qu'aux conversations qu'il entretient avec Gouti, sa peluche.  Le compte à rebours a commencé.  Avant que tout bascule. Que l'engrenage ne se déclenche.  Qu'il ne soit trop tard...

Mon avis :

Palpitant. Captivant. Émouvant.
Je n'avais jamais lu de roman de Michel Bussi mais il se pourrait bien que j'ai attrapé le virus.
Jusqu'à la fin, je suis restée en haleine, émue souvent face à ce petit garçon (ben oui, un cœur de maman ne sait pas se taire) et à la détresse du psychologue qui se démène pour sauver ce gamin.

J'ai adoré ce polar, c'est une lecture prenante et un bon moment en perspective.

Extraits :

"Les vrais trésors ne sont pas ceux qu'on cherche toute sa vie, ils sont cachés près de nous depuis toujours. Si on les plante un jour, si on les cultive et on les arrose tous les soirs, en oubliant même pourquoi à la fin, ils fleuriront un beau matin alors qu'on ne les espérait plus."

"Il paraît que tu racontes des histoires. Je sais bien que tu adores les histoires, mon chéri, c'est normal pour un petit garçon comme toi. Je suis même très fière quand tu inventes toutes ces choses dans ta tête. Mais les grandes personnes, parfois, elles prennent au sérieux, elles pensent qu'elles sont vraies. C'est pour cela que ta maîtresse veut nous voir tu comprends ?"

" C'est difficile à comprendre quand on est petit, mais écoute bien. Quelqu'un que l'on aime, que l'on aime vraiment, il faut parfois oser le laisser partir loin. Ou savoir l'attendre longtemps. C'est une vraie preuve d'amour, la seule, peut-être."




"Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" de M.-A. Shaffer et A. Barrows

Lecture en cours... 
En Bref :

1946, alors que les Britanniques soignent les blessures de guerre, Juliet Ashton, jeune écrivain, est en manque d’inspiration.  Suite à la lettre d'un jeune inconnu, elle entreprend alors une correspondance avec les membres attachants d’un cercle de lecture à Guernesey.  Un cercle excentrique et amusant, créé pendant la guerre afin d'échapper aux lois absurdes durant l'occupation allemande.

De confidences en confidences, la page d’un nouveau roman vient de s'ouvrir pour la jeune femme, peut-être aussi celle d’une nouvelle vie…


Mon avis :

Ce roman épistolaire (écrit sous forme de correspondances) est particulièrement envoûtant.  N'ayant pas l'habitude (c'est un peu déstabilisant au début), je vous l'avoue il m'a fallut m'accrocher et persévérer mais cela en valait franchement la peine.

Nous découvrons au fil des lettres des personnages attachants, excentriques parfois, amoureux, en colère ou complètement fou.  Nous plongeons dans le monde magique de Guernesey sans nous empêcher de rêver à nous y rendre un jour, nous aussi.  Et surtout nous découvrons d'étonnantes anecdotes de la vie sous occupation allemande sur cette petite île un peu coupée du monde, où la solidarité sera plus qu'essentielle en cette période de survie.

Lisez-le et soyez charmé à votre tour !

Extrait:

"C'est ce que j'aime dans la lecture. Un détail minuscule attire votre attention et vous mène à un autre livre, dans lequel vous trouverez un petit passage qui vous pousse vers un troisième livre. Cela fonctionne de manière géométrique, à l'infini, et c'est du plaisir pur. "
"J'ai tiré une table près de la plus grande fenêtre du salon pour écrire. Le seul problème, c'est que je suis sans cesse tentée d'aller me promener au bord de la falaise. La mer et les nuages sont en perpétuelle métamorphose, j'ai peur de manquer quelque chose en restant à l'intérieur. Quand je me suis levée ce matin, la mer semblait pleine de piécettes d'or. Et maintenant, on la croirait recouverte de dépôts de citron. Les écrivains ont intérêt à vivre au cœur des terres ou près d'une décharge publique, s'ils veulent réussir à travailler un peu. Ou à se montrer plus persévérants que moi."


"La Lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi" de Rachel Joyce


En bref:
Harold a une vie bien rangée.  Retraité, il ère sans but en compagnie de son épouse Maureen, indifférente et bien souvent exaspérée par les manies de son mari.  Mais un jour où le passé vient frapper à sa porte, il prit sans le savoir une décision qui allait changer sa vie.  Pour la première fois peut-être, il allait faire quelque chose de bien.  Il allait sauver la vie de son amie, Queenie.

Ainsi débute un long pèlerinage jusqu'au bout de l'Angleterre, jusqu'au bout de lui-même.

Mon avis:
Peut-être devrions nous tous suivre l'exemple d'Harold, prendre notre bâton de pèlerin et agir selon des causes qui nous semblent justes, sans s'encombrer des "Qu'en dira-t-on"...

Ce livre, rempli de fraîcheur, fait du bien.
Il nous rappelle que nous sommes seul maître de notre destin, l'important n'étant pas dans le regard des autres mais au fond de notre cœur. Si la cause en vaut la peine, rien n'est impossible, même quand on est "un vieux balais".  Ce n'est pas une leçon de vie mais plutôt un compte rempli de poésie qui relate un pèlerinage que nous pouvons tous faire pour 1000 raisons et de 1000 façons différentes.

Bref, le périple d'Harold m'a transporté, je vous invite à vous y plonger :-)


Extrait :

"Harold songea à tout ce qu'il avait laissé passer au cours de son existence. Des sourires. Des coups à boire. Les gens qu'il avait croisés mille fois sur le parking de la brasserie ou dans la rue, sans même lever la tête. Les voisins qui avaient déménagé et dont il n'avait pas gardé la nouvelle adresse. Pire : son fils qui ne lui parlait pas et son épouse qu'il avait trahie. Il se souvint de son père dans la maison de retraite et de la valise de sa mère près de la porte. Et maintenant, il y avait cette femme qui, vingt ans plus tôt, lui avait prouvé qu'elle était son amie.

Fallait-il toujours qu'il en soit ainsi? Que, juste au moment où il voulait faire quelque chose, ce soit trop tard?"





mardi 14 juillet 2015

"La vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joël Dicker (2012)

 
En bref :

À New York, au printemps 2008, alors que se prépare l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois.  Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.

Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements.  Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

Mon avis : 

Aujourd'hui, je suis fatiguée.  Je suis fatiguée parce que cela fait 3 jours que je n'ai pas arrêté.   De lire.  3 jours pour gober ces 546 pages.  3 jours parce que je voulais absolument connaître la vérité sur l'affaire Harry Quebert.

Ce livre à tout pour être aimé.  Suspens, personnages incroyables, rebondissements, affection, intrigue, réflexion...
Ce livre est incroyablement bon.  
Et en plus d'être un thriller littéraire haletant, il nous brosse le portrait d'une Amérique moderne soumise à l'influence des médias, tout comme il nous permet de toucher du bout des mots ce métier d'écrivain si beau et si complexe.

Foncez.  Sans avoir peur de l'insomnie, frénésie oblige :-)

Extraits:
"Central de Police, quelle est votre urgence ?
-Allo ? Mon nom est Déborah Cooper. (...), je crois que je viens de voir une jeune fille poursuivie par un homme dans la forêt...
- Que s'est-il passé exactement?
- Je ne sais pas !  J'étais à la fenêtre (...) ... J'ai vu cette fille, il y avait un homme derrière elle... Je crois qu'elle esseyait de lui échapper...
(...)
C'est par cet appel que début le fait divers qui secoua la ville d'Aurora, dans le New Hampshire.  Ce jour là, Nola Kelergan, quinze ans, disparut.  On ne retrouva plus jamais sa trace.

***
"Après les hommes, il y aura d'autres hommes. Après les livres, il y a d'autres livres. Après la gloire, il y a d'autres gloires. Après l'argent, il y a encore de l'argent. Mais après l'amour, Marcus, après l'amour, il n'y a plus que le sel des larmes "
 ***
"Pourquoi êtes-vous devenu écrivain, Harry ?
- Parce qu'écrire à donné du sens à ma vie.  Au cas où vos ne l'auriez pas remarqué, la vie, d'une manière générale, n'a pas de sens.  Sauf si vous lui en donnez un et que vous vous battez chaque jour que Dieu fait pour atteindre ce but.  Vous avez du talent, Marcus: donnez du sens à votre vie, faites souffler le vent de la victoire sur votre nom.  Être écrivain, c'est être vivant.
- Et si je n'y arrive pas ?
- Vous y arriverez.  Ce sera difficile mais vous y arriverez.  Le jour où écrire donnera du sens à votre vie, vous serez un véritable écrivain.  D'ici là, surtout, n'ayez pas peur de tomber."


"Central Park" de Guillaume Musso (2014)


En Bref :

C'est l'aube quand Alice se réveille.  La veille, elle fêtait son anniversaire dans un club branché de la capitale avec ses amies.  Mais ce n'est ni à Paris, ni avec ses amies qu'elle se réveille aujourd'hui.

A ses cotés, un homme auquel elle se trouve menottée.  Une chemise couverte de sang, un revolver dans sa poche auquel il manque une balle, aucun papier et le plus impossible, cet endroit... Il semblerait qu'ils se trouvent .... en plein cœur de Central Park.

Après la stupéfaction vient la colère, l'incompréhension, les questions puis la méfiance.  Comment diable est-ce possible ?  Comment en quelques heures à peine, s'est-elle retrouvée de l'autre coté de l'Océan ? Et cet homme, prétendument musicien à Berlin la veille au soir, qui est-il réellement ?   Pour Alice, flic à la criminelle, il va falloir se tirer de ce mauvais pas.  Et pour cela, accepter de faire équipe et de se confronter à certains épisodes douloureux qui hantent son passé.


Mon avis :
Après un début plus que scabreux, des personnages au caractère brossé en quelques lignes, assez caricaturés et un début prévisible, le roman ne m’emballait pas plus que cela.  Mais après réflexion, il faut bien rendre à César ce qui appartient à César. Il est clair qu'il ne faut pas attendre de Musso de la littérature haut de gamme ou de la prose en long et en large.  Ce livre rempli sa part de marché.  Il est divertissant, rapide à lire, pas très compliqué à comprendre.  A vrai dire, il est bien plus sympa que le seul que j'avais lu précédemment (La fille de papier).

Je ne peux m'empêcher cependant d'être fortement interpellée par la différence de style entre le début et la fin du roman.  Et de penser tout haut ceci : Musso écrit-il lui-même l'entièreté de ses bouquins ?  La seconde moitié du livre est agréable, envoutante, palpitante, alors que le début est sec, saccadé, énervant au possible...  Cette réflexion semble partagée par d'autres, dont une collègue qui me disait récemment ne plus lire ses livres car elle à l'impression que "ce n'est plus lui qui écrit".  Je ne peux que partager son avis, du moins partiellement.

Cela mis à part, l'histoire nous ballade dans New-York avec plaisir et les rebondissements nous surprennent autant qu'ils nous transportent.  Ce livre de Musso nous offre quelques heures de divertissement, équivalent à une bon film au ciné.  Après tout, c'est tout ce qu'on lui demande.

Extrait :
"Alice Schäfer ouvrit les yeux avec difficulté. La lumière du jour naissant l'aveuglait, la rosée du matin poissait ses vêtements. Trempée de sueur glacée, elle grelottait. Elle avait la gorge sèche et un goût violent de cendre dans la bouche."

 " Il y a des moments rares dans l’existence où une porte s’ouvre et où la vie vous offre une rencontre que vous n’attendiez plus. Celle de l’être complémentaire qui vous accepte tel que vous êtes, qui vous prend dans votre globalité, qui devine et admet vos contradictions, vos peurs, votre ressentiment, votre colère, le torrent de boue sombre qui coule dans votre tête. Et qui l’apaise. Celui qui vous tend un miroir dans lequel vous n’avez plus peur de vous regarder"



samedi 20 juin 2015

"Les Dossiers Dresden, Tome 1 : Avis de Tempête" de Jim Butcher




En bref: 

Harry Dresden est une sorte de détective privé, tentant tant bien que mal de boucler ses fins de mois dans la ville de Chicago.  Rien de transcendant hormis ceci : c'est un magicien extrêmement talentueux.  Ce n'est pas un secret.  Dans ce monde où dans la population se mêlent démons, farfadets et vampires, Henri est dans l'annuaire.  Mais rien n'y fait.  Heureusement qu'il est par la même occasion consultant pour la police, ce n'est pas glorieux mais ça paie... un peu.  Une vie trop tranquille.

Et puis un jour, deux affaires lui tombent dessus simultanément.  Un double meurtre odieux qui en apparence n'a rien d'humain ainsi qu'une disparition inquiétante.  Voilà de quoi relancer les affaires !  Harry se lance dans une série d’enquêtes et de poursuites, trouvant sur sa route série d'embûches et de dangers.  Suspens garanti.

Mon avis :

Ce roman, baigné dans le surnaturel, dans la magie et le fantastique, est tout simplement palpitant.

Impossible de le fermer à moins d'y être forcé.  Le contexte du détective à la dérive m'a clairement fait penser à "L'appel du Coucou" (polar classique) mais le personnage est bien plus attachant : un peu potache et malchanceux, en même temps Héro et anti-Héros, partageant sa vie entre son chat et son ami Bob (un esprit légèrement déjanté enfermé dans un crâne) ... Tout dans l'univers de Dresden vous emporte vers un autre monde.  C'est la parenthèse que vous cherchez parfois pour faire un break, lorsque vous ouvrez un livre.  Des enquêtes paranormales dont j'ai vraiment hâte de lire la suite.


Fan du genre ou non, je ne doute pas du plaisir que vous prendrez en lisant ce roman.  (Et que les non-habitués n'aient crainte, ici nullement question de fantasy gnan-gnan ou de vampire amoureux; encore moins de magiciens neuneu.  Une réelle ambiance sombre mais pas du tout pesante et des personnages bien ficelés, what else ?)


Extrait :


"Mon nom est dans les pages jaunes à la rubrique "Magiciens". Croyez-le si vous le voulez, mais je suis le seul dans cette section. Et voilà ce que dit mon annonce:
HARRY DRESDEN - MAGICIEN
Récupération de biens   -   Investigations paranormales -  Consultations & Conseils.
Prix attractifs.
Pas de philtres d'amour. -  Pas d'amulettes porte-bonheur.
Pas d'animation de fêtes d'aucune sorte.
Des tas de gens me téléphonent simplement pour savoir si je suis sérieux."

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Note: dans la même veine, n'hésitez pas à lire Jonathan Stroud :-)




vendredi 19 juin 2015

"Folle de Lui - Le Journal de Bridget Jones, Tome 3 " de Helen Fielding

 

 En Bref :

Bridget vit toujours.  Oui oui !  Et comme tout le monde, elle vieillit.  Entrée dans la cinquantaine, elle s'occupe seule de ses deux enfants (oui seule, car Marc Darcis ... heu, vous voulez vraiment savoir ?) et tente de s'adapter à la vie moderne d'une mère célibataire.

De nouveau à la recherche de l'âme sœur, accompagnée de ses fidèles amis, elle se retrouve dans des situations cocasses dont seule elle à le secret.  Espérons pour cette fois qu'elle ne finisse pas abandonnée dans son appartement et dévorée par ses bergers allemands :-)


Mon avis:

Vous voulez du Bridget ? Vous aurez du Bridget.  Vous voulez autre chose ?  Ne rêvez pas.  Ce troisième volet, pour moi pas forcément indispensable, ne séduira que les adeptes de la série.  C'est léger, cela se lit rapidement, parfois un peu drôle et prévisible.

Cependant la Couguar à la recherche du Prince charmant lasse assez vite, d'autant plus qu'il faut un certain temps avant de se remettre en mode "journal intime" un peu Has-Been (tout comme Bridget Jones, en fait.)  L' "Histoire d'amour" est grosse comme une maison et le coté "Merde merde merde, qu'ai-je fait" parfois un peu exagéré.

Bref, ayant été une grande fan en mes heures célibatantes, j'aurais nettement préféré rester sur l'enthousiasme provoqué par la fin du second volet et l'idée, certes un peu rose, d'une jeune femme devenue confiante au bras de l'homme merveilleux qu'était Mac Darcis, pleine d'optimisme et de projets.

Mais si vous recherchez un roman "Playa & Farnienté" léger pour l'été et que vous avez aimé les précédents tomes, alors oui, pourquoi pas?  Cela vous occupera... une heure ou deux ;-)

Extraits:

" Je suis entrée d'un pas chancelant dans les toilettes pour dames et me suis examinée à la lumière impitoyable d'une ampoule nue.  Je devais me rendre à l'évidence : la peau autour de mes yeux était un tissu de rides; mon menton et la ligne de ma mâchoire commençaient à devenir flasque; mon cou ressemblait à celui d'une dinde et des sillons se creusaient entre ma bouche et mon menton.  J'avais presque l'impression de voir mes cheveux grisonner et se permanenter.  C'était arrivé finalement, j'étais devenue vieille."




Léviatemps, de Maxime Chattam

 
En bref :

Le récit se déroule au cœur du Paris du début du XXème siècle, au cœur de l'expo universelle.  Mais pas le Paris beau, chic et en vogue, non.  Le décor ici est fait d'une ambiance noire et lugubre, plongeant dans les méandres malsains que recèle la nature humaine.

Guy est un écrivain à la dérive. Sur un coup de tête, il a tout plaqué : femme, maison, enfant... Et se retrouve alors pensionnaire d'une maison de passe.  Sa vie est monotone, il est complètement paumé et attend avec impatience la confrontation avec les bas-fond parisiens.

Cela arrive soudainement un soir où une jeune prostituée, Milaine, se retrouve sauvagement assassinée.  Touché par ce meurtre odieux, Guy se plonge corps et âme dans l’enquête, accompagné par d'étranges comparses tels Perretti, inspecteur amoureux, Faustine, prostituée révoltée et Yoshito, sumo déshonoré.  Ensemble ils se lancent à la poursuite de l'assassin, qui ne laisse derrière lui que des lambeaux de peaux. Il semblerait que Milaine ne soit pas la première...


Mon avis :

J'aime beaucoup ce retour en 1900 et l'immersion particulière dans un Paris lugubre mais vivant.
Le roman n'est pas mal même si le suspens laisse parfois à désirer.  L'entrée dans l'intrigue prend du temps alors que l'Histoire se précipite par la suite.  Bref, je me suis parfois ennuyée (ce n'est pas le meilleur de M Chatam : pas de frissons, de grande frayeur, d'énorme surprise...) mais au final tout cela est bien passé.

Du positif comme du négatif donc, je le trouve assez moyen.  Si vous n'en avez jamais lu, ne commencez pas par celui-là (ou ne le lisez pas, vous ne perdrez pas grand chose).




samedi 21 février 2015

"Qui de nous deux?" de Angela Behelle

 

En bref :

Soyons honnête, direct: il s'agit d'un roman érotique.  Le pitch sera donc assez bref (...).

Mickaëlla est prof de philo dans une école privée.  Veuve depuis peu, elle est soudainement priée de prendre sous son aile un nouvel élève, Alexis.  Rebel, séduisant, et diablement autoritaire..

BREF :  Prenez une prof de Philo, ajoutez un élève surdoué (majeur -of course), une société secrète, beaucoup d'argent et quelques fessées... (ben oui.).  Ou : comment un élève étrangement sexy parvient à éveiller la sensualité de sa prof, étrangement timide... 


Mon avis:

Non, je n'ai pas cédé à la mouvance des fameuses "50 nuances" qui me tapent légèrement sur le système.  Mais une collègue me l'a gentillement mis entre les mains, alors évidement je l'ai lu. (Oui oui, je lis tout ce que l'on me prête.)

Et... bien... rien... La trame est tout aussi légère, creuse.  Certes, avouons que, en tant que femme, nier parfois un certain "émoustillement" serait mentir mais honnêtement, "tout ça pour ça" oserais-je dire...  Alors évidemment, l' "intrigue" (hum hum) de la fameuse société secrète est sensée approfondir le roman mais en fait, non. 

Bon, n'allons pas par quatre chemin... C'est franchement vraiment pas terrible.  (Ou pas mon genre, ne voulant certainement pas prétendre faire mieux, sachant à peine écrire un article sur le sujet, je ne me permettrais pas de juger de la qualité de ce ... roman...)



Extrait :

Heu... Vraiment ? Vous voulez ?  Bon d'accord... (Heuuu, je ne sais pas si tu peux lire si tu as moins de 18 ans...)

"Prends-moi Micky ! Souffle-t-il. Fais-moi découvrir ce que je t’ai infligé hier soir."
Mon sang ne fait qu’un tour. Je le repousse contre les oreillers et je récupère à la salle de bain le matériel qu’il a pris soin de nettoyer le matin. Dans mon sac, je retrouve mon cadeau précédent. Je savoure d’avance le plaisir que je vais lui donner. Je le jalouse presque. Il me regarde verser lentement l’huile sur son ventre et en masser longuement le chapelet de boules.
Voilà.

"Ainsi résonne l'écho infini des montagnes" de Khaled Hosseini

Livre à suivre ... 

En bref :

L’Afghanistan... Une terre de contrastes, de traditions, de pauvreté et de coutumes lourdes de sens et de raison(s)... C'est ce que va comprendre le jeune Abdullah, 10 ans.  Il vit dans un petit village isolé dans les montagnes avec sa petite sœur, Paris. Tentant d'oublier l'absence de leur mère, se débrouillant vaille que vaille lorsque leur père part pour (tenter de) chercher du travail, affrontant la faim et la peur, ils tissent entre eux un lien très fort, indéfectible, fait de tendresse et d'amour pur.

Or il existe dans ces contrées, dans ces cultures, des choses dures, terribles...  Afin de subvenir aux besoins de sa famille et en espérant surement offrir un avenir meilleur à son enfant, le père d’Abdullah décide de vendre sa fille.

Cette séparation déchirante pèsera lourd sur toute la vie d'Abdullah, qui ira d'une existence sans plus aucune saveur à un exil aux États-Unis.   Quant à sa sœur, elle va grandir elle aussi dans une vie où, sans comprendre pourquoi, elle cherchera sans cesse un petit morceau d'elle-même.

Mon avis :

Ce roman résonne encore dans mes pensées, par sa poésie, sa franchise, sa douleur.  Il aborde avec délicatesse les sujets de l'abandon, du sacrifice, du pardon et nous parle de ces choix que l'on effectue parfois sans se rendre compte du bouleversement qu'ils vont engendrer.

Ce sujet sensible trouble, émeut, déchire.  Bouleversée par moment,  j'ai été secouée par toutes ces choses qui touchent aux valeurs que l'on croit inébranlables mais qui en réalité sont plus fragiles que ce que l'on ne voudrait croire.

Et la plume de l'Auteur ne faisant qu'ajouter à l'emprise de l'histoire, nous empêchant de lâcher le roman qu'en cas d'extrême urgence...

Extraits :

Abdullah :
"Mais il était impossible d'oublier. Pari flottait sans y être invitée à la périphérie de son champ de vision partout où il allait, telle la poussière collée à sa chemise. Elle était présente dans les silences devenus si fréquents à la maison, des silences qui enflaient entre les mots, tantôt froids et vides, tantôt débordants de choses inexprimées, à la manière d'un nuage chargé d'une pluie qui jamais ne tomberait."

Paris :
"Voir le visage de son père sur ces photos réveillait une vieille sensation en elle, une impression qu’elle nourrissait depuis toujours. Celle que sa vie était marquée par l’absence de quelque chose ou de quelqu’un d’essentiel. Parfois, cela restait vague, à la manière d’un message qui aurait effectué des détours insondables sur de vastes distances, un faible signal audio éloigné, stridulé.et parfois, aussi, elle lui paraissait si évidente, cette absence, si intime et si proche d’elle que son cœur faisait un bond."