dimanche 19 mars 2017

"Pourquoi j'ai mangé mon père" de Roy Lewis (2012)


En Bref :

Une famille préhistorique ordinaire : Édouard, le père, génial inventeur qui va changer la face du monde en ramenant le feu ; Vania, l'oncle ennemi du progrès ; Ernest, le narrateur, un tantinet benêt ; Edwige, Griselda et d'autres ravissantes donzelles...

Ces individus nous ressemblent : ils connaissent l'amour, la drague, la bataille, la jalousie. Et découvrent l'évolution. Situations rocambolesques et personnages hilarants au programme.


Mon avis :

Carrément décalé, nous plongeons ici au cœur du Paléolithique parmi nos ancêtres, à l'époque du changement et de l'évolution.  Personnages très sympathiques animés d'un quotidien primitif et pourtant pas si éloigné du nôtre.  Scènes très drôles, parallèles anachroniques très subtils et bien placés, langage châtié provoquant d'immenses sourires chez le lecteur. 

Instructif, reflet d'une société actuelle pleine de paradoxes, c'est léger, marrant, très sympathique.  Ne vous attendez pas à des fou-rires comme annoncés sur le quatrième de couverture (ils exagèrent toujours un peu, ceux-là 😆) mais c'est tout de même génial. 

J'ai vraiment passé un très bon moment. 


Extraits :


"C'était (pourtant) cela qui nous avait fait quitter la forêt pour la plaine : on y trouvait abondance de viande. L'ennui, c'était qu'elle était toute sur quatre pattes. Et d'essayer de chasser la viande sur quatre pattes (bisons, buffles, impalas, oryx, gnous, bubales, gazelles, pour ne mentionner que quelques mets dont nous aurions aimé faire notre ordinaire), quand on essaie de se tenir soi-même difficilement sur deux, c'est littéralement un jeu d'andouilles."
 ***
 " - Dans le domaine technologique, les résultats aussi sont en bonne voie. La production des outils de silex excède les plans prévus, et si leur amélioration reste encore un peu lente, elle est incontestable et continue. D'autre part, la maîtrise du feu constitue dans notre économie une véritable révolution, elle nous assure un avenir brillant et une arme invincible pour la suprématie mondiale.
- Hou! hou! scandaleux! l'interrompit à droite oncle Vania. Tobie, vois donc si tu peux fendre ce fémur pour moi, mon garçon. La moelle manque de cuisson et ne veut pas sortir."
 ***
"Edouard, je lis en toi comme dans... dans un... eh bien, je sais exactement ce que tu as dans le crâne."


"Marie d'en en haut" de Agnès Ledig (2012)


 En Bref :  

À 30 ans, Marie, agricultrice de métier, a un caractère bien trempé.  Lorsque Olivier, lieutenant de gendarmerie, débarque chez elle sans prévenir pour une enquête de routine, elle n’hésite pas à le ligoter pour lui faire comprendre explicitement qu’il n’est pas le bienvenu.  Mais cette carapace de femme forte dissimule ses fêlures. C’est grâce à Antoine, son meilleur ami, et Suzie, sa fille, que Marie trouve un sens à sa vie.  Contre toute attente, Olivier en tombera très amoureux, à lui désormais de trouver le chemin parmi les blessures et les souvenirs de Marie, à lui de trouver une place dans cette équation.  Pas simple.


Mon avis :

Difficile de donner son avis sans aller à l'encontre de beaucoup d'autres... Le personnage peut sembler attachant, la situation marrante, que sais-je...

C'est mignon, romantique, un beau combat de coqs pour conquérir la belle.  Un rustre qui n'est pas vraiment rustre, une femme indépendante qui recherche l'amour... Je te hais... Puis je t'aime...  J'ai vraiment eu l'impression de tomber dans une caricature écœurante.  L'auteure appuie trop où l’évidence se trouve.  C'est trop superficiel, évident, trop cousu de fil blanc et surtout trop plein d'idées reçues sur la gendarmerie, le monde paysans et l'homosexualité.  Il y a de quoi faire une belle histoire mais il aurait fallu plus de subtilités, de découvertes, de mystère. Je me franchement suis ennuyée.

Par contre la fin du roman est très émouvante et très belle. 


Extraits :

"Là, c'est en me regardant qu'il a souri. Même dans son sourire, on distingue une faille, un truc qui va de travers, comme s'il y avait des fils à l'intérieur des joues, qui retiennent le coin des lèvres. Et qui ne veulent pas céder. Et puis, il y a une risette sur la bouche et de la tristesse dans les yeux. Le même genre de sourire que le SDF à qui vous venez de donner une pièce. Il est content mais ça ne changera pas sa chienne de vie. Ou le gars sur le quai de la gare qui dit au revoir à son amoureuse. Un sourire de clown triste. Sauf qu'il n'est pas clown. Il est lieutenant. Et peut être triste"

***
 "Après son départ, en touillant mon café, j'ai cherché comment définir l'impression qu'il m'avait faite. J'ai cherché longtemps. Il me faisait penser à un parpaing fourré à la frangipane. En apparence, un mec gris, dur, rugueux, mais dont l'intérieur est riche. Limite indigeste."

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"On ne peut pas refuser les excuses de quelqu'un, quand elles sont sincères. Il faut les utiliser comme une éponge humide sur le tableau noir et se laisser la chance de réécrire une autre leçon."



mercredi 1 mars 2017

"L'Affaire Cendrillon" de Mary Higgins Clark et Alafair Burke (2014)


En Bref :

Suspicion, un programme de télé-réalité qui reconstruit des cold cases avec la participation des personnes proches des victimes, est la série-événement du moment.   La productrice télé Laurie Moran et l’avocat Alex Buckley, ravis du succès du pilote, ont trouvé l’homicide parfait pour le deuxième épisode : L'Affaire Cendrillon.

La victime est la belle Susan Dempsey, une brillante étudiante de l'Université de Californie à Los Angeles, assassinée après une audition qu'elle était censée passer dans la villa d'un grand réalisateur hollywoodien. Mais même si les preuves ont été dissimulées, les possibles suspects finiront tous sous les feux des projecteurs télé. Entre stars hollywoodiennes et multimillionnaires de l'industrie des technologies de pointe, découvrir où Cendrillon a perdu sa chaussure ne sera pas si simple, et au bout du compte l'enquête télé pourrait se révéler plus dangereuse que le meurtre qu'elle cherche à élucider…


Mon avis :

Il semblerait que ce roman soit le second d'une nouvelle série basée sur le principe des "cold cases".  Je n'ai pas lu le premier (Le Bleu de tes Yeux) mais cela ne m'a pas empêchée de comprendre l'histoire ou le passé de l'héroïne.  Des brides du premier récit parsèment suffisamment le roman pour que le lecteur ne soit pas perdu, tant mieux.  (Cependant, à refaire, je commencerais certainement par le premier opus 😉)

J'ai bien aimé cette histoire, j'ai retrouvé l'auteure de ma jeunesse, ce type de roman où tu te demandes qui est l'assassin et où tu te surprends à élaborer tes propres scénarios.  Sympa.
Une lecture fluide, rapide, efficace, un moment agréable. Mary Higgins Clark fait le job. 
C'est tout ce qu'on lui demande.  De là à révolutionner le genre...


Extraits :


"La perte d’un être cher est une épreuve terrible, mais c’est une souffrance supplémentaire de ne pas savoir qui en est responsable, ni la raison qui l’a provoquée."
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" On a parfois besoin d'un rival pour donner le meilleur de soi."

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"Il était fidèle à sa manière, comme un bigame qui prétendrait que son seul crime est de trop aimer ses épouses pour les décevoir.  "