mardi 18 avril 2017

"Quand souffle le vent du nord" de Daniel Glattauer


En Bref :



En voulant résilier un abonnement, Emma Rothner se trompe d’adresse et envoie un mail à un inconnu, un certain Leo Leike. Ce dernier, poliment, lui signale son erreur; Emma s’excuse, et, peu à peu, un dialogue s’engage entre eux, par mail uniquement.

Au fil du temps, leur relation se tisse, s’étoffe, et ces deux inconnus vont se mettre à éprouver l’un pour l’autre une certaine fascination. Alors même qu’ils décident de ne rien révéler de leurs vies respectives, ils cherchent à deviner les secrets de l’autre…

De plus en plus attirés et dépendants, Emmi et Leo repoussent néanmoins le moment fatidique de la rencontre.  Emmi est mariée, et Leo se remet à grand peine d’un chagrin d’amour...

Mon avis:

Encore une jolie surprise !  J'ai commencé ce roman sans rien en connaître et me suis retrouvée plongée dans cette relation épistolaire comme si j’attendais, moi aussi, impatiemment, le prochain mail.

Ça commence de façon tellement légère, douce et amusante que dès les premières correspondances, on est accro.  Ça gonfle, ça prend de l’ampleur, ça s'envole.  Quoi ?  Quel nom donner à cela ? Le rêve, l'imaginaire, l'amour, la séduction ? Moi qui me posait souvent la question des personnes qui se retrouvaient éprises virtuellement l'une de l'autre...  Où est la frontière ? Où est l'idéal ? Quel choix à faire dans cette situation ?  Et surtout, quels choix feront-ils, eux ?


Ce livre, vous le lirez quelques heures à peine.  Attention, que les choses soient claires,on n'est pas dans un roman de grande facture mais simplement, il fait son job. C'est léger, rapide, simple, savoureux et plein d'humour.   Un parfait compagnon de vacances.


Extraits :

"Écrire, c'est comme embrasser, mais sans les lèvres. Écrire, c'est embrasser avec l'esprit."
 ***
"Le jour suivant
Objet : Me froisser
"Cher Léo, j’abandonne le « Leike ». Vous pouvez donc oublier le « Rothner ». J’ai trouvé vos mails d’hier tout à fait savoureux, je les ai lus plusieurs fois. J’aimerais vous faire un compliment. Je trouve fascinant que vous soyez capable d’engager la conversation avec une personne que vous ne connaissez pas du tout, que vous n’avez encore jamais vue et que vous ne verrez probablement jamais, de qui vous n’avez rien à attendre, et cela sans savoir si elle vous répondra de la même manière. C’est une attitude atypique chez les hommes, que j’apprécie chez vous. Je voulais commencer par vous dire cela. Bien, et maintenant je voudrais aborder quelques points :
1. Vous avez une psychose avancée des mails de vœux groupés. Où l’avez-vous attrapée? Il semble que l’on vous vexe à mort quand on vous souhaite un « joyeux Noël et une bonne année ». Bien, je vous promets que je ne le ferai plus, plus jamais ! Du reste, je trouve extraordinaire que vous pensiez être capable de déduire l’âge de quelqu’un d’un « joyeux Noël et bonne année ». Aurais-je eu dix ans de moins si j’avais dit « joyeux Noël et heureuse année » ?
2. Désolée, cher Léo le psychologue du langage, mais croire qu’une femme ne peut pas avoir moins de 20 ans si elle n’utilise pas « cool », « chanmé » et « grave » me semble une attitude un peu naïve et pontifiante. Non pas que j’essaie, quand j’écris ceci, de vous faire croire que j’ai moins de 20 ans. Mais sait-on jamais ?
3. J’écris comme si j’avais 30 ans, dites-vous. Mais une trentenaire ne lit pas Like, dites-vous encore. Je vous explique cela volontiers : j’avais pris l’abonnement à Like pour ma mère. Alors, qu’en dites-vous ? Est-ce que, tout compte fait, je suis plus jeune que mes mails ne le laissent penser ?
4. Après cette question fondamentale, je m’en vais. J’ai malheureusement un rendez-vous. (Préparation à la confirmation ? Cours de danse ? Manucure ? Thé avec des amies ? Je vous laisse choisir.) Bonne fin de journée Léo ! Emmi."

Trois minutes plus tard
RE :
"Ah oui, Léo, je vais vous divulguer un secret : pour la pointure, vous n’étiez pas très loin. Je fais du 37. (Mais pas besoin de m’offrir des chaussures, j’ai déjà tout ce qu’il faut.)"

Trois jours plus tard
Objet : Un manque
"Cher Léo, quand vous ne m’écrivez pas pendant trois jours, j’ai deux réactions : 1. Je suis étonnée. 2. Je ressens un manque. Ce n’est pas très agréable. Faites quelque chose ! Emmi."




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire