samedi 12 août 2017

"Lontano" de Jean-Christophe Grangé


En bref:

Le père est le premier flic de France. Éminence grise du pouvoir, Grégoire Morvan a connu ses heures de gloire en Afrique dans les années 80, en arrêtant au Congo « l'Homme clou », tueur en série au rituel atroce, inspiré des plus violents fétiches africains.
Le fils aîné bosse à la Crime. C'est le meilleur.
Le cadet règne sur les marchés financiers.
La petite soeur tapine dans les palaces.

Chez les Morvan, la haine fait office de ciment familial. Pourtant, quarante ans plus tard, en France, les cadavres mutilés, criblés de ferraille et de tessons s'accumulent : la marque de « l'Homme clou », le tueur mythique des années 70, ressurgit des limbes africaines.

Le clan doit se tenir les coudes. Sur fond d’intrigues financières, de trafics miniers, de magie yombé et de barbouzeries sinistres, les Morvan vont affronter un assassin hors norme, qui défie les lois du temps et de l’espace. Ils vont surtout faire face à bien pire : leurs propres démons.




Mon avis :

Je vous avoue, honte à moi, n'avoir auparavant jamais "lu" un roman de Grangé.  Après celui-ci, c'est plus que probable que j'en lirai d'autre.

Ce pavé de 800 pages (150 chapitres... Hé oui, il vous faudra du courage.  Ne vous laissez pas influencer par l'épaisseur, ce serait dommage) fût englouti comme jamais.  Captivant dès le début, il ne vous laisse pas une minute de répit.  Congo, Coltan (minerai de couleur noire ou brun-rouge dont on extrait le niobium et le tantale. Il sert dans la fabrication d'appareils électroniques grâce notamment à sa qualité anticorrosive. Le Kivu au Congo contient presque 80% des réserves mondiales), drogue, bizutage dans l'armée, magie africaine et manipulations génétiques, meurtres sanglants et enquête policière... Rien que ça !

Dans le tome 2, "Congo Requiem", il nous permet de nous plonger au cœur du trafic d'armes, de découvrir l’Afrique profonde, nous apprend ce qu'est le Coltan et les conditions de "sur-vie" au cœur de la jungle mortelle des trafiquants.  On se noie dans la noirceur du passé de Morvan père, nous découvrons davantage les racines de cet amour-haine familial...
 

Bref.  On voyage, on tremble, on trépigne... Il n'y a pas à dire, c'est un EXCELLENT polar. Grangé confirmera sans doute sa maîtrise de l'art du thriller pour les connaisseurs qui le suivent.  Quand à moi, je me lancerais certainement dans son précédent opus, Kaïken, car forcément, ça ne peut être que du bon...



Extraits :

"Toute la soirée, elle avait ruminé sa honte de la veille. La partouze bidon, la cérémonie ridicule, les notables dépravés... Ce qui la tuait, c'était le regard de son frère. Il était à la fois la personne qu'elle aimait et haïssait le plus.
Pour les mêmes raisons.
Erwan, le héros, l'irréprochable.
Son père était un monstre, Maggie une cinglée, Loïc une épave. Au moins, avec eux, les choses étaient claires. Mais l'aîné... Elle réfléchit encore et parvint à ordonner les éléments d'une autre façon - cinq ans de philo, ça aide. Elle voulait humilier sa famille, piétiner leurs valeurs hypocrites. L'arrivée du frangin avait donc été une bonne chose : que vaut le blasphème si le croyant n'est pas là pour l'entendre ?"
 ***
"Contrairement à ce qu'on pense, personne n'est au-dessus des lois en Afrique, parce qu'il s'agit des lois de la nature. L'atmosphère y est plus seine qu'aux Etats-Unis par exemple, où l'homme se croit souverain.
Puis Katrina passe et tout le monde est remis à sa place.
En Afrique, Katrina, c'est tous les matins: alors, pas question de se prendre pour le pape..."
 ***
 "Le clou de la collection était une série de statuettes percées de pointes de métal, de tessons de bouteille, couvertes de chaînes, de fibres, de plumes souillées de sang: des mikondi provenant du Mayombé, dans le Bas-Congo. Ces effigies étaient des armes contre les sorciers et leurs envoûtements. Morvan en avait souvent expliqué le principe à son fils: le nganga, le guérisseur, les activait en y plantant un clou ou un morceau de verre."

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